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La transition énergétique occupe une place importante dans le programme du gouvernement, qui compte mettre en œuvre des mesures fortes en matière d’efficacité énergétique. Il s’agit, d’abord, de lutter contre le gaspillage et de préserver les ressources énergétiques du pays.
Pour s’y faire, l’Algérie a mis en place un programme national pour la maîtrise énergétique, dans le cadre d’une approche multidimensionnelle qui consiste à engager simultanément la promotion des projets de l’effectif énergétique et d’énergies renouvelables dans les secteurs clés : le bâtiment, le transport et l’industrie. Ces programmes consistent en la mise en place d’un plan d’action national d’efficacité énergétique (2021-2025), piloté par l’APRUE.
Un plan d’action national des énergies renouvelables (2021-2025) piloté par le ministère de la Transition énergétique et des énergies renouvelables, le ministère de l’Energie et des mines, la CREG et la Sonelgaz.
Ce programme a pour objectif de réaliser 10% d’économie énergétique à l’horizon de 2030, par apport à 2020 et 30% de capacités énergétiques renouvelables dans le mix énergétique.
Selon les explications fournies, par les experts et cadres de ces différents secteurs, lors de la tenue, jeudi dernier, du séminaire thématique de visibilité du programme d’appui au secteur des énergies renouvelables, principalement électrique et d’efficacité énergétique en Algérie « Taka Nadifa », et qui s’inscrit dans le cadre du partenariat stratégique entre l’Algérie et l’Union Européenne.
Ce programme doit être accompagné également par des actions d’accompagnements (sensibilisations, informations, renforcement des capacités…), ainsi que l’élaboration et la consolidation du cadre réglementaire des moyens de contrôle pour freiner la surconsommation de l’énergie et d’en rationaliser l’utilisation.
A cet effet, un montant prévisionnel de l’ordre de 42 milliards DA est dégagé pour aider les projets et actions d’accompagnement, dans le but d’atteindre une consommation électrique annuelle de 6 TWH.
Lors de son allocution, le ministre de la Transition énergétique et des Energies renouvelables, Ziane Benattou, lu par son secrétaire général Bouziane Mahmah, a fait savoir que ce programme de coopération engagé avec l’Union européenne s’inscrit en droite ligne avec les objectifs et les programmes de l’Etat algérien qui a mis en place une stratégie de diversification de son mix énergétique à l’horizon 2030.
« Le programme de Taka Nadifa vise : le renforcement du dispositif institutionnel, politique et réglementaire favorable à la mise en œuvre à grande échelle de projets d’énergies renouvelables et l’efficacité énergétique. Il s’agit aussi d’améliorer l’environnement en faveur des financements de projets de production électrique et facilitation de l’investissement privé, ainsi que le renforcement des capacités techniques et de gestion des institutions dans le domaine notamment celle de l’APRUE » a-t-il indiqué. Il a, ensuite, souligné que ce programme s’articule autour des axes stratégiques dont : « un plan national des énergies renouvelables et nouvelles, un programme de déclination multisectorielle de sobriété et d’efficacité énergétique. Un plan national ambitieux portant sur la production de l’hydrogène, notamment « vert ».
La concrétisation d’un nouveau modèle énergétique qui tend vers un mix énergétique équilibré à l’échéance de 2030 via une loi sur la transition énergétique à promulguer en 2021, et aussi des mesures d’appui à la transition énergétique notamment par la formation, l’action normative, la communication et la coopération », a-t-il précisé. Pour sa part, le directeur général des études et de la prospective auprès du ministère de l’Energie et des Mines, Miloud Medjellad, a souligné que l’Algérie, en encourageant et en soutenant la mise en œuvre des programmes nationaux d’énergies renouvelables, et le programme d’efficacité énergétique en même temps est « un appui essentiel pour construire un modèle économique développé et efficace, dans le cadre d’une transition énergétique juste et équitable qui vise un développement durable ».
Développement de mécanismes institutionnels
« L’importance de ce programme dans le développement de mécanismes institutionnels et organisationnels appropriés pour développer et soutenir les énergies renouvelables, ainsi que l’amélioration de l’efficacité énergétique et le soutien des capacités techniques et administratives des institutions et autorités nationales » dira-t-il. Il annonce que ce domaine, contribuera également à la construction d’un système d’information intégré pour connaître la fréquence et la quantité de consommation grâce à des données complètes et précises, en plus de réaliser des questionnaires sur la consommation d’énergie dans tous les secteurs du logement, des services et des transports, afin d’améliorer les statistiques annuelles de consommation d’énergie finale par chaque secteur.
Et pour obtenir une image plus précise afin de calculer les indicateurs d’efficacité énergétique, ce qui permet de prendre les bonnes décisions et d’accompagner les responsables de la transition énergétique ».
Madame Emmanuelle Ghiheneuf, chef de section opérations de coopération, délégation de l’Union européenne en Algérie, a affirmé qu’en Algérie, la stratégie pour la promotion de l’efficacité énergétique a montré comment les différents secteurs productifs du pays, comme l’énergie, l’agriculture, le transport ou encore l’industrie… » peuvent contribuer d’une façon considérable à la réduction de la consommation énergétique et donc à économiser du gaz qui est une ressource stratégique pour le pays ».
« C’est un effort qui concerne l’Etat certes, mais aussi les particuliers, les entreprises et les collectivités locales. Avec une approche axée sur l’efficacité énergétique dans le secteur de l’économie nationale, on parvient à améliorer le cadre de vie du citoyen, à lancer de nouvelles filières productives créatrices d’emplois et à réduire les émissions de gaz à effet de serre, tout en réduisant le coût de la facture énergétique », à-t-elle fait savoir. Ainsi, doté d’un budget de 11 millions d’euros, dont 10 millions d’euros au titre de la contribution de l’Union européenne et 1 million d’euros au titre de la contribution de l’Algérie, le programme de coopération « Taka Nadifa » se déroule sur une durée de 4 ans (avril 2019-avril 2023).